Col EMG Stefan Holenstein, Président Socitété Suisse des Officiers (SSO) –
publié dans le numéro 01 – 2020 le la Revue Militaire Suisse RMS
Le Conseil national et le Conseil des États veulent acheter de nouveaux avions de combat pour un montant maximum de 6 milliards de francs. Les milieux de gauche ont lancé le référendum contre l’arrêté de planification adopté lors de la session parlementaire d’hiver 2019. La votation populaire devrait se tenir le 27 septembre 2020. La Société suisse des officiers se concentrera donc prioritairement en 2020 sur la campagne visant l’acquisition de nouveaux avions de combat.
Le projet d’acquisition de nouveaux avions de combat est crucial pour la sécurité de notre pays nécessitant une armée composite, en l’occurrence comprise comme un système complet, donc crédible. Grâce au large compromis trouvé lors de la procédure de règlement des différends entre les deux Conseils, la discussion-fleuve sur les affaires compensatoires (offsets) est close – également au profit de la Suisse romande : 60% de la valeur du contrat devront être compensés en Suisse, dont 20% directement et 40% indirectement, la priorité étant donnée à la base industrielle et technologique en lien avec la sécurité et à onze secteurs industriels définis, tels que l’horlogerie, la construction automobile, la métallurgie et l’optique. Une solution praticable.
Une alliance et une structure de campagne puissantes
La séance de lancement du 12 décembre 2019 à Berne, dont l’objectif était de définir le concept de campagne pour l’acquisition du NKF, a clairement montré qu’une d’alliance puissante, structurée en un comité directeur et un réseau de groupes de travail composés de représentants des partis politiques bourgeois, des associations nationales, des comités et des groupes d’intérêts majeurs a été créée. Le PLR Suisse a mis sur pied une organisation de campagne présidée par Monsieur le conseiller d’État Thierry Burkart (PLR, AG). D’autres personnalités politiques assurent la coprésidence : Mesdames les conseillères nationales Brigitte Häberli (PDC, TG) et Jacqueline de Quattro (PLR, VD) ainsi que Monsieur le conseiller national Thomas Hurter (UDC, SH). Parmi les associations et organisations, nous retrouvons la SSO, l’Association pour une Suisse sûre (VSS), Swissmem, l’usam, l’Union patronale suisse, le GRPM et l’AVIA.
Une large alliance pour le OUI contre des partisans du NON tapageurs
Les conséquences de la débâcle du Gripen de 2014 ont été tirées en vue de la campagne à venir. La large alliance pour le OUI développera un argumentaire clair et simple selon l’axe : sans avions de combat, plus de Forces aériennes, plus d’armée composite, donc plus de sécurité de la Suisse. S’y ajouteront trois cartes maîtresses à opposer aux partisans du NON (notamment le PS, les Verts, le GSsA) :
- il s’agit d’une décision de principe de renouvellement complet des moyens des Forces aériennes, en l’occurrence d’un OUI sans équivoque à une armée comprise comme un système complet ;
- les avions de combat – et la défense sol-air – sont financés par le budget ordinaire de l’armée, non par un crédit spécial.
C’est la première fois qu’un projet militaire est porté par une conseillère fédérale issue d’un parti politique du centre, ce qui augmente les chances d’amener la population, en particulier les femmes, à s’engager plus largement et mieux en faveur du OUI.
La SSO est convaincue que cette bataille référendaire peut être gagnée. Les conditions-cadres sont bonnes. Nous pouvons le faire !